Maintien des sanctions au Mali, Guinée et Burkina Faso, comment la Cedeao complique la situation





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La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) maintient ses sanctions contre le Mali, faute daccord sur le calendrier de transition, et menace la Guinée et le Burkina Faso de nouvelles mesures punitives.  La Cedeao a annoncé l'interdiction de voyage et le gel des avoirs financiers des autorités maliennes de transition et celles guinéennes, ainsi que le maintien de la suspension de la République de Guinée et du Burkina Faso de tous les organes directeurs de la Cedeao. Par ailleurs, elle a décidé de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de « chronogramme acceptable pour la transition », « au plus tard le 25 avril ». Moins précis, le communiqué précédant évoquait "fin avril ». « Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur », selon la dernière version du communiqué. Celui-ci ne fait plus allusion à des sanctions contre des « membres du gouvernement » comme le stipulait la première version.

Elle a pris ces résolutions à Accra au Ghana, en mars dernier. La Cedeao maintient les lourdes sanctions économiques infligées au pays le 9 janvier 2022 lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays, annonçant qu'elle n'organiserait pas d'élections fin février comme prévu initialement. Les sanctions au Mali ont été maintenues malgré une ordonnance rendue, jeudi 24 mars, par la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), exigeant la suspension des sanctions. La décision de l'Uemoa représentait un rare succès de la junte.
Alors que le Mali est en proie à une crise avec lUnion européenne notamment la France, le pays est également confronté aux effets économiques de la guerre en Ukraine. Cest à juste titre que l'impact potentiel de ces sanctions sur ce pays enclavé suscite une vive inquiétude. Mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales dont la Cedeao. Pour les populations et certains observateurs, l'organisation sous régionale ne devrait pas faire la volonté de lUnion européenne voire de la France. Ils estiment que les réalités africaines devraient être prises en compte dans la résolution des problèmes au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Pour eux, ces mesures de la Cedeao en rajoutent aux souffrances des populations de ces pays qui ont besoin du soutien des organisations sous régionales. 

 

GZ

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