Cité Universitaire : le désespoir des commerçantes après le déguerpissement





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Le marché de la cité Mermoz détruit et le mur cassé. L’insécurité sera-t-elle le quotidien de certains résidents ?



Hangars démolis, étals disparus après le passage du bulldozer : craintes et découragement se lisent sur les visages.

Les commerçantes du campus de Cocody et de la cité Mermoz ont vu leur commerce s'envoler en quelques minutes suite au déguerpissement des étudiants. Pour obtenir un état des lieux, l'équipe de pressecotedivoire.ci s'est rendue sur place le mardi 8 octobre 2024. Le focus était sur le campus de Cocody. À peine arrivés, nous constatons que le marché, autrefois animé, est désormais à moitié vide. Kadi, vendeuse de légumes depuis près de 5 ans, assise sur un banc, visiblement désespérée, soutient son menton du poignet, exprimant son désarroi : « Toute ma marchandise va se gâter. J'ai fait des provisions mardi dernier et depuis, je n'arrive pas à écouler ce que j'ai pris. Les légumes pourrissent jour après jour, les étudiants qui étaient mes principaux clients sont chassés. Que faire ? », s’interroge-t-elle, visiblement déçue.

Une autre dame, gérante d'un salon de coiffure vidé, s'inquiète : « Je viens d'ouvrir ce salon il n'y a pas longtemps. Les membres de la Fesci m'ont demandé une somme considérable pour avoir ce local. À peine ai-je commencé, voilà ce qui arrive. Qui va me rembourser cet argent ? À qui puis-je me plaindre ? C'est vraiment compliqué et dommage pour nous tous », affirme SN, coiffeuse âgée de 27 ans.

Deuxième focus : la cité Mermoz. Ici, les traces du bulldozer sont encore visibles. Le marché de la nourriture, qui rassemblait de nombreux étudiants, est détruit et méconnaissable. Le mur menant au portail principal est brisé, des femmes en pleurs tentant de sauver ce qu'elles peuvent parmi les derniers ustensiles. Des véhicules de police stationnés devant la cité, ajoutent à l'atmosphère tendue.

Dans ce contexte émotionnel chargé, nous échangeons avec deux dames. La première, Géraldine, vendeuse de nourriture depuis 3 ans, nous relate les faits : « Je vends ici depuis 3 ans, voir tout détruit en 5 minutes me peine énormément. Nous sommes des victimes, nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe. J'ai payé 100 000 F à la Fesci en début de mois de septembre. Tout est parti, j'ai tout perdu. Qui va me rembourser ? Je suis vraiment désolée », conclut-elle les yeux larmoyants.

Une tenancière de kiosque qui a souhaité garder l'anonymat s'est également confiée : « J'ai ouvert mon local il y a tout juste 1 mois. Je vendais de la nourriture : pâtes alimentaires, petits pois et autres. Ça commençait à marcher doucement et voilà ce qui arrive. Je suis obligée de fermer, je ne sais pas comment les choses vont se passer, mais actuellement, c'est compliqué. Tout est détruit, nous avons tout perdu. Que l'État nous vienne en aide. Nous ne faisons pas partie du syndicat, mais l'État aurait dû penser à nous », nous dit-elle.

« C'est triste de voir ces femmes pleurer ainsi, de voir leur commerce disparaître en un instant, c'est vraiment difficile. Mais ce n'est pas de notre faute, nous suivons simplement les directives », relate un homme en uniforme.

SF

 

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