Le retour du sphinx de Daoukro





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             Le président Henri Konan Bédié est de retour au pays depuis, hier, mercredi. Une venue qui n’est pas seulement physique, puisqu’elle sonne le début de la fin du règne du pouvoir exceptionnel de Ouattara qui depuis juin de l’année dernière s’est mué en Rdr –Rhdp. Dans l’interview qu’il a accordée récemment, aux confrères de Jeune Afrique, le président du Pdci-Rda est sans concession pour son prochain adversaire. Le Sphinx, comme on lui connait mêle habilement, à la fois, la force, la férocité, l’intelligence, etla prudence. Il donne  l’image d’un souverain puissant dont l’intelligence raisonne les actes. Derrière la carapace du chef intransigeant et rigoriste se cache un président loyal et sensible dont le principal défaut est d’être un peu trop en avance.Il se montre prêt pour la reprise du job.« Le PDCI c’est moi ! », le chef précise les rôles. Avant d’indiquer l’objet de la discorde entre lui et son ancien allié.« Je ne
lui ai pas demandé de soutenir Bédié, mais de soutenir
le candidat du PDCI. C’est ce qu’il n’a pas voulu faire ».  Puis met en garde : « Il y a de graves risques de tripatouillage, et nous combattrons ce projet. On ne peut pas penser à sa place. Mais si j’étais lui, je
ne ferais pas cela. La manœuvre serait trop flagrante. »« J’ai été président de la République » dixit Bédié et son retour serait une revanche sur le coup d’Etat de 1999 qui l’a renversé, mais il ne manque pas de rassurer : «  Il n’y aura pas de vengeance ».En disant cela, il met les bouchés double sur le terrain. Deux grands meetings en moins de deux mois. Il affiche la présence effective du parti sur le terrain. Le parti plus que cinquantenaire a une bonne connaissance des problèmes des populations et la garantie de leur adhésion. Il s’invente les stratégies de mobilisation des ressources pour compenser les déficits budgétaires auxquels l’exposent déjà plus gravement encore les rigueurs de son statut d’opposant. Il entend proposer un projet clair, structuré, cohérent, sans lequel il est difficile, pour ceux qui considèrent le parti de l’extérieur, de lui accorder du crédit, ne sachant pas ce qu’il veut et ce qu’il offre aux Ivoiriens et au monde. Il a refusé de consentir le dépouillement, cette immolation, sans espérer en contrepartie la moindre rémunération, comme peut le laisser comprendre le refus de lui concéder l’alternance en 2020.  La pilule avait été savamment, dorée pour arriver à cette extrémité. Bédié a réussi à faire barrage à ce coup d’Etat politique.Ouattara se sentant en perte de vitesse, commence à raviver les plaies, indexant dans le dilatoire et l’insouciance, ses adversaires comme si mettre en course les vieux démons lui permettraient de justifier sa mainmise sur  le pouvoir. La Côte d’Ivoire est, avec ses 43%, l’un des pays les plus endetté de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).Une croissance qui dit-on  approche les deux chiffres (9% en 2019), un budget 2019  à 7 334,3 milliards qui n’a aucun effet sur le quotidien de la majorité de la population. La corruption est devenue endémique. Devant cet état de fait les populations sont déterminées à rompre avec le régime et le retour du président Bédié, les rassure.

Michel Beta

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