Transport urbain : Pourquoi la grève a eu lieu malgré la suspension du mot d'ordre





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Les Abidjanais se sont réveillés le matin du mardi 2 novembre 2021 en constatant que les taxis-compteurs sont entrés en grève. Une grosse surprise pour eux puisque, la veille, une structure syndicale du secteur avait annoncé la suspension du mot d’ordre. Il s’agit de l’Association des conducteurs de taxis-compteurs (ACTC) qui, d’après elle, a décidé de lever le mot d’ordre après des échanges avec le ministère des Transports.

Dans un communiqué signé de son président Mamadou Bakayoko, l’ACTC informe que sa décision de ne plus entrer en grève est motivée par deux rencontres avec le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, le 20 octobre 2021, et le ministre des Transports, le 26 octobre 2021. Suite aux échanges, il a été convenu de la "mise en place d’un cadre de discussion permanent pour trouver une solution à la concurrence déloyale dénoncée par les conducteurs de taxis- compteurs".

En réalité, et selon des grévistes que nous avons pu rencontrer, le mardi 2 novembre 2021, à Abobo-Samaké, la décision de faire la grève n’a jamais été le seul fait de conducteurs, mais également de propriétaires de taxis-compteurs. Il s’agit, comme nous avons pu le constater sur place, de jeunes gens, des intellectuels pour la plupart, qui ont décidé d’un arrêt de travail. Ce sont donc eux qui ont décider que leurs véhicules ne rouleraient pas ce mardi. Que pouvaient donc faire des conducteurs qui sont des employés des propriétaires ? Un chauffeur ne peut, contre la volonté de son patron, mettre un véhicule en marche pour aller travailler. Même s’il a pris sur lui de faire croire aux autorités qu’il pouvait lever un mot d’ordre lancé par son employeur.

Ces jeunes gens que nous avons rencontrés sur le terrain, ont clairement fait comprendre qu’il était hors de question de vandaliser un taxi qui ne respecte pas le mot d’ordre de grève. Par contre, ils n’ont pas écarté l’éventualité de les empêcher de travailler, comme nous l’a révélé M. Fofana, un jeune propriétaire de taxis.

Par ailleurs, nous informent-ils, ceux qui sont allés discuter avec les autorités sont bien connus d’eux. Selon eux, ce sont des personnes qui agissent soit par militantisme soit parce qu’elles étaient en quête d’argent. Dans les deux cas, font-ils savoir, ces gens ont trompé les autorités parce qu’à elles-seules, elles n’en ont pas la capacité.

Les taxis-compteurs ont fait grève ce mardi 2 novembre 2021 pour protester contre la "concurrence déloyale des entreprises Yango et Uber" qui, sans avoir les mêmes charges qu’eux, exercent dans leur secteur. Ce sont des entreprises qui dotent des voitures de particuliers d’applications de mise en relation avec les clients.

Modeste KONÉ

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