ANP Academy : Entre professionnalisme et militantisme, le respect du code de déontologie, préconise le régulateur de la presse





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À l’initiative de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP, régulateur de la presse), s’est tenue, vendredi à l’auditorium de la CRAE-UEMOA à Abidjan, la 4e édition de « ANP Academy », une tribune d’échanges autour du thème "Journalisme : entre Professionnalisme et Militantisme ».

Ce thème a été le sujet d’un panel animé par trois personnalités du monde des médias, à savoir, Dr Sidiki Bamba, enseignant chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Charles Sanga, directeur de publication du quotidien Le Patriote et militant du RHDP et César Etou, directeur de publication de La Voie Originale et militant du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI).

Charles Sanga a fait savoir qu’il a entretenu avec le fondateur du journal, feu le Premier ministre Hamed Bakayoko, des relations professionnelles. Et d’ajouter que les journalistes confectionnent le journal sans aucune pression politique.

Pour lui, « on peut être un militant et avoir pratiqué de manière professionnelle le métier » de journaliste tout en respectant le code de déontologie.

« L’impartialité relève de la subjectivité. Ce qu’on nous demande, ce sont d’autres valeurs morales et éthiques qu’il faut pouvoir relever, la vérité des faits ».

Aux lecteurs, il leur demande d’accepter la différence et de ne pas voir en eux, des gens qui devraient dire les choses telles qu’ils veulent qu’elles soient vues.

« J’assume pleinement mon militantisme, mais en même temps, j’assume pleinement aussi que je suis journaliste », a-t-il conclu.

Abondant dans le même sens que son confrère, le directeur de publication de La Voie Originale, César Etou, a cité des journalistes, notamment Laurent Dona Fologo, Jean Pierre Ayié et Denis Kah Zion dont le professionnalisme n’a fait l’objet d’aucun doute malgré leur militantisme.

Tout en précisant que l’indépendance du journaliste est enfermée dans la ligne éditoriale du journal, César Etou, prix Ebony du meilleur journaliste ivoirien en 1996, soutient également qu'"un militant politique peut être un bon journaliste s'il respecte les règles de déontologie".

Pour lui, le journaliste peut être militant et professionnel pourvu qu’il respecte les règles du métier, mais surtout qu’il soit honnête.

Quant à lier la mévente des journaux, liée selon des observateurs au fait que les journaux soient politisés, les deux directeurs ont pris le contre-pied de ceux qui les accusent. Prenant en exemples, des journaux de sport ou de culture qui sont « morts de leur belle mort » ou qui éprouvent des difficultés à se vendre.

Le docteur Bamba Sidiki qui ne partage pas l’avis des deux hommes de médias a fait savoir que militantisme et professionnalisme sont incompatibles.

Pour le chercheur, un journaliste qui exerce dans un organe de presse affilié à des partis politiques ne saurait être professionnel dans le traitement de l’information, car, pour lui, « si on est militant, qu’on décide de faire le métier de journalisme, le journal qu’on crée est un journal de parti ».

Plusieurs autres contributions ont permis d’enrichir le débat, notamment celle de Raphaël Lakpé, ancien président de l’ANP pour qui, tout se trouve dans le contenu et dans le traitement qu’on fait de l’information.

« En conclusion, qui pousse à la réflexion, c’est de tout faire pour être honnête et respecter les règles, ne serait-ce que pour le respect des lecteurs », a conclu Samba Koné.

Lambert KOUAME  

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