Vie chère : le coup réussi de la société civile





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Quoi qu’il se passe le vendredi 15 avril 2022, la société civile ivoirienne aura déjà réussi à interpeller la conscience nationale sur la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.

Les mutineries des soldats en 2016 suivies du paiement des primes qu’ils réclamaient constituent une preuve de ce que ‘’l’impossible’’ peut devenir possible si le peuple réclame son droit. C’est le sens qu’il faut lire dans le mot d’ordre de journée ville morte lancé par la société civile ivoirienne contre la cherté de la vie.

Les initiateurs de cette action savent bien que la majorité des Ivoiriens toutes opinions confondues, préfèrent aujourd’hui continuer à acheter plus chères les denrées en se plaignant uniquement dans leurs salons, que d’obéir à un tel mot d’ordre. Ils savent surtout que pour des raisons politiques, des partisans du pouvoir préfèreraient même mourir de faim que de reconnaître que la vie est chère et qu’il est du devoir des autorités de trouver des solutions.

Les acteurs de la société civile à l’origine de ce mot d’ordre savent donc que la grande partie des citoyens vont vaquer à leurs occupations le 15 avril. Mais ils auront réussi à nous interpeller tous et à nous mettre devant notre responsabilité. C’est déjà assez pour faire bouger les choses. La preuve, les autorités ont tremblé après l’appel à la ville morte. En témoigne la convocation, la semaine dernière, par le Directeur général de la police, de Pulchérie Edith Gbalet la porte-parole du Comité action citoyenne pour la lutte contre la vie chère, par ailleurs présidente de présidente de l’ONG Alternative citoyenne ivoirienne (ACI). Le message d’avertissement est donc arrivé au sommet, c’est le plus important à ce stade.

En effet, chaque semaine, des prix de denrées ou de services augmentent. A chaque fois, le gouvernement annonce des mesures. Et, pendant qu’on s’attend à de bonnes nouvelles, ce sont encore et encore d’autres augmentations de prix.

La semaine écoulée par exemple, le prix de la baguette de pain est passé de 150 à 200 FCFA, soit une augmentation de 50F. Ce changement hautement symbolique (le pain étant un produit de grande consommation) vient s’ajouter à bien d’autres augmentations de prix dont celle du super dont le prix du litre est passé de 635 F à 695F soit une hausse de 60F. Pourtant, contrairement aux assurances données par les autorités, l’augmentation du prix du super a, elle aussi, occasionné une hausse de tarif sur des lignes de transport en commun.

Au total, chaque semaine, le chef de famille ivoirien doit dépenser plus pour les mêmes biens et services, alors que son revenu n’augmente pas. La conséquence, c’est la paupérisation des populations régulièrement décrite dans nos colonnes par le professeur d’économie Séraphin Prao.

Ainsi, derrière la multitude de chantiers d’infrastructures à travers le pays, se trouve malheureusement cette pauvreté qui rend difficile le quotidien des familles en Côte d’Ivoire.

Nos gouvernants savent qu’ils doivent faire ces efforts, cependant ils se contenteront toujours de se justifier sans rien faire tant que la population continuera de subir dans le silence. Mais, si la population exprime sa souffrance et proteste pour exiger des solutions, les mêmes gouvernants trouveront des solutions.

Cissé Sindou

             

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