Journalisme et vie privée : « il faut toujours faire la balance entre le vrai, et ce qui est bon » (Yao Noël)





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La 8e édition de ANP ACADEMY, une tribune d’échanges de coaching et de perfectionnement pour soutenir et accompagner le secteur de la presse s’est tenue jeudi au siège de l’Autorité nationale de la presse (ANP) sous le thème « journalisme et vie privée ».

Cette session a été animée par le président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (Ujpla), Yao Noël, par ailleurs, ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) en présence de Samba Koné, président de l’ANP.

« Il faut toujours faire la balance entre le vrai, le véridique, et le juste », a appelé Yao Noël ajoutant que ce n’est pas tout ce qui est vrai qui est bon.

Plantant le décor de cette session, le conférencier a insisté sur le fait que la vie privée est un droit fondamental.

« Le respect de la vie privée est en quelque sorte le respect de l’intimité de l’individu qui ne doit pas être livré en pâture », a-t-il dit ajoutant que toutes les lois, le code pénal, le code de la déontologie du journaliste en Côte d’Ivoire, la Constitution, la loi fondamentale en son article 2, consacre le respect de la vie privée.

Allant plus loin, il a fait savoir qu’au-delà de la Constitution, les normes internationales comme la Charte africaine des droits de l’homme, la Déclaration universelle des droits de l’homme, toutes ratifiées par la Côte d’Ivoire et au-dessus des lois nationales marquent un point d’honneur au respect de la vie privée.

Tout en indiquant que, qui dit journalisme dit liberté de la presse, liberté des droits de l’homme le conférencier a insisté sur le fait que le journaliste se doit de publier des informations vraies et qui ne portent pas atteinte à la vie privée et à la dignité d’autrui, le conférencier a fait savoir que lorsque la liberté de dire, d’écrire du journaliste rencontre le respect de la vie privée d’autrui, le journaliste doit s’appuyer sur la déontologie, mais aussi et surtout faire appel à son éthique.

Il a toutefois reconnu qu’il n’est pas aisé de faire la distinction entre vie privée et vie publique pour les personnalités, vedettes.

Toutefois, a-t-il révélé, deux mécanismes permettent au journaliste de publier ou non une information sur une personnalité, à savoir est-ce que le public a intérêt à savoir l’information que donne le journaliste.

Le 2e mécanisme, c’est la dose de provocation et d’exagération. Si elle n’est pas outrepassée, le journaliste, selon la jurisprudence, ne peut être coupable d’atteinte à la vie privée. Cela sous-entend que le journaliste doit éviter de donner des détails qui viennent humilier, déshonorer une personne.

« On peut avoir une information, avérée, certifiée. Mais il m’arrive de me poser la question de savoir est ce qu’il est opportun compte tenu de certains éléments, de certains facteurs, de diffuser cette information maintenant. (…)

Avant de publier une information, mettez-vous à la place de cette personne et posez-vous la question, si c’était de moi qu’on parlait ainsi, quelle serait ma réaction », a conclu Samba Koné.  

Cette session a également bénéficié de la présence de Me René Bourgoin, président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca).

Lambert KOUAME

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