Sila 2023 : « grosse affluence, très peu d’achat », déplorent les écrivains





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Un groupe d'étudiants visitant un stand



Le Salon international du livre d’Abidjan (Sila) bat son plein au Palais de la culture d’Abidjan-Treichville. Depuis le mardi 9 mai, des écrivains et maisons d’édition d’une vingtaine de pays exposent leurs ouvrages sur plusieurs espaces.

Le jeudi 11 mai 2023, deux jours après l'ouverture des portes du Sila, l’ambiance était bonne sur tous les espaces. Des amateurs de livres discutent avec des auteurs, des panels sont organisés pour réfléchir sur certaines thématiques.

Selon les avis recueillis auprès des responsables de maisons d’édition et d’écrivains, le public est présent. « Il y a de l’affluence à cette édition, dans la matinée et en début de soirée. Dans l’après-midi, c’est assez calme », nous confie Grâce Ouattara-Mel qui tient le stand de Frat-Mat édition, juste à côté de l’auteure Agnès Kraidy qui confirme l’information.

Au stand de la Librairie de France-Groupe, c’est le même constat. Le livre de la Première Dame Dominique Ouattara, présenté par le journaliste Philippe Kouhon, est la «star» de l’espace.

Les auteurs déplorent cependant le fait que de nombreuses personnes, surtout les élèves, viennent au Sila sans pouvoir s’offrir de livres.

"Cette exposition est extraordinaire, pour la culture, pour les jeunes, pour la lecture et pour la production des livres. Ceci dit, je vois beaucoup d’enfant circuler, malheureusement, ces enfants n’achètent pas de livres parce que les écoles ne se sont pas organisées avec les parents pour que les enfants aient de petites bourses afin de leur permettre d’acheter des livres qui leur sont proposés et lire. Et si les écoles ne s’organisent pas avec les parents, ce sera peine perdue », explique Stanislas Zézé, auteur de « l’homme aux chaussettes rouges ».

Le co-auteur du même livre, Pacôme Kipré, renchérit pour souhaiter que pour les éditions futures, les écoles et les parents pensent à offrir des chèques-lire (des bons de paiement direct à la caisse des libraires) aux enfants afin de leur permettre d'acquérir des livres. Surtout que les dates du Sila sont connues longtemps à l’avance.

« Au salon du livre, on vient rencontrer un instrument d’éducation, d’épanouissement, de culture et de loisirs qui est le livre. Pendant le Sila, il y a des livres qui coutent 500f ou 1000f et si un enfant a un bon pour s’acheter ne serait-ce qu’un livre, il sera heureux parce qu’il aura un sentiment d’avoir lui-même acquis quelques chose », a-t-il ajouté.

C’est le même constat au stand de la Librairie de France où expose l’auteur Sanogo Soungalo, également journaliste connu sous la plume de Raphaël Tanoh, lauréat du Super Ebony 2022.

« L’intérêt autour du livre ne doit pas s’arrêter à la visite des stands. Que ce soit les grandes personnes ou les enfants, il faut que tout le monde comprenne que c’est le moment par excellence pour s’offrir au moins un livre », a-t-il indiqué.

Il propose par ailleurs aux entreprises d’offrir, tout comme cela se fait pour des billets de concerts, de cinéma et des achats dans des grandes surfaces, des bons de livres à leurs employés et partenaires. Surtout que c’est un événement annuel dont les dates sont connues.

Solange ARALAMON

 

 

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