Comme un entraîneur et son meilleur joueur





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En gestation à partir de 2001, la crise au Front populaire ivoirien (Fpi), qui n’est rien d’autre qu’un conflit de leadership et de positionnement, a pris de l’ampleur en 2011 avant d’éclater au grand jour en 2014 par l’entremise de Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame. C’est à l’Ecole nationale de Gendarmerie d’Abidjan-Cocody, sur son lieu de détention, qu’elle a lancé la «bombe».

 

Qui a été reprise au bon par d’autres responsables du Fpi ayant pris goût au pouvoir durant l’intérim qu’ils ont assuré quand le président légal du parti était détenu à Bouna.

 

C’est un secret de polichinelle, Simone Gbagbo, ancienne numéro 3 du Fpi et l’un des membres fondateurs du parti, n’a jamais caché son ambition de prendre la tête du Fpi à la suite de son époux, Laurent Gbagbo. Contre toute attente, l’ «héritage» a échu à Pascal Affi N’Guessan, le poulain du leader emblématique de la formation politique. Telle est l’histoire de la crise que vit depuis plusieurs années le Fpi.

 

Qui s’est poursuivie à travers diverses étapes et avec des acteurs nouveaux, pendant plusieurs années, jusqu’à ce jour. Visiblement pris dans l’engrenage d’intérêts personnels qui s’alimentent, au fil du temps, autour de lui, le fondateur du Fpi, Laurent Gbagbo, s’est trouvé embarqué, de gré ou à son corps défendant, dans la spirale de la crise au sein de son parti. Par ailleurs, le fait qu’il soit loin de la Côte d’Ivoire, dans les serres de la justice internationale, donc déconnecté des réalités sociopolitiques ivoiriennes en rajoute à sa fragilité. Pis cette situation obstrue sa clairvoyance politique habituelle.

 

C’est donc à juste titre qu’il apparaît comme un entraîneur de football (c’est le sport roi à travers le monde) qui confine sur le banc de touche, son meilleur attaquant alors que l’équipe dispute ou s’apprête à disputer un match décisif. L’entraîneur préférant faire confiance aux attaquants de seconde zone qui manquent toutes les occasions de but. Pourtant il aurait pu faire entrer son meilleur attaquant, l’associer à l’équipe et donner ainsi à l’ensemble, l’occasion de remporter la partie.

 

Le Fpi peut-il remporter la partie ? En d’autres termes, le parti politique fondé par Laurent Gbagbo et dirigé depuis 2001 par Pascal Affi N’Guessan a-t-il les capacités de gagner l’élection présidentielle d’octobre 2020 et revenir au pouvoir? Rien n’est impossible. Et les capacités pour y arriver existent. Mais pour y parvenir, une chose s’impose : l’unité d’actions.  «L’unité est la forme de toute beauté »,  disait le philosophe, religieux et théologien romain (354-430 après. JC), Saint Augustin d’Hippone. On pourrait à sa suite paraphraser en affirmant que « l’unité est la forme de toute efficacité ». C’est unis qu’on est fort. L’image triviale la plus révélatrice de cette assertion est le balaie. Les brindilles de balaie prises une à une ne peuvent pas nettoyer une maison, mais mises ensemble et unies, ces brindilles rendront la demeure propre.

 

Si le Fpi aspire à revenir au pouvoir, ce qui est une ambition légitime parce que cette formation politique est un parti de gouvernement qui constitue l’une des trois grandes forces politiques du pays (les autres étant le RHDP et le PDCI), il lui faut faire son unité, sa catharsis interne, son introspection puis se lancer dans la bataille en suscitant de nouveaux espoirs auprès des Ivoiriens. Tout cela avant octobre 2020. Affi N’Guessan a tendu la main à la faveur de son présent séjour en Europe. Reste aux autres de la saisir.

 

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