Les partis politiques à la croisée des chemins : les jeunes veulent le pouvoir





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Le parti démocratique de Côte d’Ivoire est secoué ses derniers temps par une crise qui, si l’on y prend garde, risque de lui porter un grand coup.

En effet, tout est parti d’une réunion convoquée par le secrétaire exécutif en chef, Maurice Kacou Guikahué, avec les présidents de jeunesse le jeudi 22 avril dernier au cours de laquelle une violente bagarre a éclaté entre deux factions de jeunes, faisant plus de 10 blessés.

Une violence que le président de la JPDCI-Urbaine, Valentin Kouassi, attribue à Maurice Kacou Guikahué, demandant "à la haute direction du Parti de tirer toutes les conséquences de ces actes qui font basculer le PDCI-RDA, parti de paix, en parti de violence par les services de monsieur Guikahué"

Une situation qui a "obligé" le président Henri Konan Bédié à doter son parti d’un nouvel organe dénommé Comité politique, présidé par Rémy Allah Kouadio. Mettant de facto sur la touche, le désormais ex numéro 2 qu’était Maurice Guikahué.

Cette bagarre où la jeunesse du PDCI demande la démission du secrétaire exécutif n’est que la face visible de l’Iceberg. En réalité, il s’agit ni plus ni moins que d’un ras-le-bol d’une jeunesse qui a longtemps attendu dans l’antichambre et qui veut jouer les premiers rôles.

Cette "révolte" qui n’est pas symptomatique au PDCI risque de toucher tous les partis où les jeunes, semblent fatigués de "placer les chaises" pour laisser les vieux décider de tout.

Si au PDCI, les choses sont visibles, au RHDP, le feu couve. Dans une vidéo devenue virale, des jeunes se réclamant du RHDP sollicitent du travail. Ils s’insurgent contre les cadres du parti qui, selon eux, ne font rien pour leur insertion et le financement de leurs projets.

Après des années de lutte, ces derniers disent être gagnés par la démotivation car en 10 ans de pouvoir, les cadres du parti ne veulent pas les responsabiliser.

"Ils veulent nous voir quémander dans leur bureau", a dit, amer, un responsable de jeunesse demandant aux cadres du RHDP d’insérer les jeunes et de financer leurs projets.

Dans un courrier adressé fin novembre 2020 au président de la République, un certain Théophile Kouao Koudjegan,  se présentant comme faisant partie des jeunes "grenadiers voltigeurs", mouvement proche du RHDP, attirait déjà dans une lettre ouverte, l’attention du chef de l’Etat sur la situation et la réalité de ces jeunes qui ont été de tous les combats de leur parti jusqu'à son accession au pouvoir.

Les jeunes des autres partis et groupements politiques ne sont pas en reste. Ils pensent et voient désormais comme ceux du PDCI-RDA et du RHDP.

Des actes qui en disent long sur l’intention de la jeunesse dans son ensemble à ne plus servir de « ramasseur de chaises ». Ils veulent désormais manger à la table des "rois".

Maintenant que l’alerte est donnée, il appartiendra aux responsables politiques de savoir récompenser les jeunes qui ont été de tous les combats à la mesure du sacrifice consenti en leur confiant des responsabilités.

 

Lambert KOUAME

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