Quand le régime RHDP déconstruit Grand-Bassam





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Citons Alain Foka, l’excellentissime producteur des « Archives d’Afrique » sur RFI, qui lui, à son tour, cite l’immense historien burkinabé, Joseph Ki-Zerbo, pour dire : « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme ». Sous les feux des projecteurs depuis les élections locales du 13 octobre 2013, Grand-Bassam vit un drame culturel. Orchestré par une élite politique au pouvoir, qui veut coûte que coûte placer un pion, quitte à brûler le patrimoine historique de la Côte d’Ivoire. Qui ne se souvient pas de l’héroïsme des femmes à Grand-Bassam contre les forces rétrogrades ? La marche des femmes, le 22 décembre 1949, sur la prison de la ville, pour demander la libération des responsables Pdci emprisonnés sans jugement par les colons, est depuis ancrée dans l’histoire éburnéenne. « Bien que sur le moment, les femmes participant à cette marche n'aient pas obtenu gain de cause, le courage qu'elles ont eu en affrontant à mains nues les autorités militaires armées s'est inscrit dans l'historique national et symbolise désormais les capacités de résistance des femmes du pays. Le pont reliant le quartier français au reste de la ville a été baptisé pont de la Victoire en leur hommage. Une statue représentant trois femmes manifestant a été érigée en leur honneur. Un timbre a été édité à l'effigie de Marie Koré, l'une des dirigeantes du mouvement, frappée à plusieurs reprises, blessée et condamnée à deux mois de prison » témoigne Wikipedia, le dictionnaire en ligne. C’est cet héritage que le Rhdp unifié essaie, par tous les moyens, de liquider. Pour des cocons politiques. Au point où l’Abissa, festival ancré dans le patrimoine culturel de la ville, n’a pu se tenir convenablement cette année. Le roi ayant joué un rôle « nocif » dans lesdites élections, au profit du Rhdp, il a eu maille à partir avec ses sujets qui l’ont banni. Aussi, la ville de grand-Bassam est-elle non seulement la première capitale de la Côte d’Ivoire, mais aussi elle a été récemment admise dans les annales culturelles, comme patrimoine de l’Unesco. De ce fait, bénéficiant d’un appui financier et/ou de tous ordres de l’institution, la ville de Grand-Bassam est régulièrement passée à la loupe quant à la préservation des sites touristiques. C’est ce capital historique que le Rhdp unifié déconstruit en y semant la graine de la violence. Une violence qui avait pris une tournure « terroriste » le 13 mars 2016, lorsque les fous de Dieu y ont semé morts et désolations. On peut, à tout le moins, appréhender cette attaque terroriste comme un événement historique. Car, c’est la première du genre en Côte d’Ivoire. Dès lors, mobiliser la population autour de ce triste anniversaire, ce n’est point l’exalter. C’est simplement se souvenir pour ne pas baisser la garde sécuritaire. Le fait est que la poussière soulevée par cette folie meurtrière peine à retomber, puisqu’une vingtaine de personnes ont été fauchées par les balles assassines des nervis de Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il n’appartient donc pas au pouvoir en place, qui, il faut le dire tout net, a failli dans sa mission de protection des citoyens de cette station balnéaire, d’en rajouter à leur souffrance, en y « lourbardisant » la vie politique. Le vice-président Daniel Kablan Duncan, dont c’est la ville natale, devrait tirer les leçons de l’impopularité de son « cheval ». Et l’amener à se retirer. Une victoire au forceps, voire à la Pyrrhus, le dessert, dessert les Bassamois, et dessert la Côte d’Ivoire. tbt552@yahoo.fr

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