CAN 2023 : les signaux du désordre





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Les contribuables ivoiriens ont déjà consenti d’énormes sacrifices pour le financement de l’organisation de la CAN en Côte d’Ivoire. Ils ne doivent pas souffrir davantage de cet évènement. Malgré les assurances données par la ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Diomandé Vagondo, la police nationale n’a pas encore trouvé la formule idoine pour l’encadrement des foules lors des matchs de la prochaine coupe d’Afrique des Nations (CAN) organisée par la Côte d’Ivoire. Les expériences des matchs amicaux Côte d’Ivoire-Mali (12 septembre), Côte d’Ivoire-Maroc (14 octobre) et Côte d’Ivoire-Afrique du Sud (17 octobre) ont montré que la méthode d’encadrement des foules utilisée jusque-là, va à la fois ralentir le trafic urbain et par voie de fait les activités économiques, et démotiver les citoyens à se rendre dans les stades les jours de matchs.

En effet, toutes les dates citées plus haut ont été des jours de gros embouteillages en raison des fermetures de voies grande circulation. Le 17 octobre par exemple, le boulevard lagunaire a été barricadé dès la matinée, alors que l’opposition Côte d’Ivoire-Afrique du Sud était prévue à 19 heures. Donc, durant toute la journée de ce jour d’activités, il y a eu d’énormes bouchons aux alentours et à l’intérieur du Plateau. Après le match, jusqu’à 22h, le boulevard lagunaire était encore fermé. Bien qu’ayant stationné leurs véhicules très loin du stade, des supporters n’ont pas eu la possibilité de quitter facilement le Plateau à cette heure.

C’était pareil le 14 octobre. Ce jour-là, il était quasi impossible de rallier Abidjan-Sud et Abidjan-Nord via le Plateau. A cause de la fermeture du boulevard lagunaire avant Côte d’Ivoire-Maroc, les ponts De Gaulle et Houphouët-Boigny étaient bouchés. Pour se rendre à Abidjan-Sud, les usagers étaient obligés de se diriger vers le pont Henri Konan Bédié qui lui aussi n’a pas tardé à s’encombrer. Quant au 12 septembre, c’était le grand supplice du côté d’Abobo et d’Anyama. Un supporter nous a confié être parti de chez lui à Cocody en voiture depuis 15 h, pour n’atteindre le Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé qu’à 21h,soit après la première mi-temps du match Côte-d ’Ivoire-Mali finalement interrompu à cause de l’inondation de la pelouse suite à une pluie diluvienne qu’il avait également vécue pendant son calvaire. Après l’autoroute du Nord, face à l’embouteillage sur le boulevard menant à la prison civile, le pauvre a dû faire des détours par les ruelles impraticables de la zone industrielle de Yopougon.

Parvenu après toute cette souffrance au carrefour de N’Dotré, il devait encore braver plusieurs check-points surveillés par des agents de police ayant reçu des consignes différentes. Tandis que certains exigeaient la présentation du ticket du match pour vous laisser passer, d’autres réclamaient des badges... Au total, ces trois matchs tests au niveau d’Abidjan, ont mis à nu l’inexistence d’un système de gestion des foules qui permette à la fois une fluidité dans le mouvement des supporters vers les stades, et le déroulement normal du trafic pour ceux qui préfèrent vaquer à leurs occupations. Pourtant, c’est cette prouesse que notre police doit absolument réussir pour prouver son professionnalisme. Le désordre, c’est aussi dans la commercialisation des tickets.

Ayant tout de suite penser aux fortunes qu’ils doivent empocher, sans se soucier du succès de l’organisation, les responsables de la vente de tickets ont préféré imposer une spéculation aux supporters en créant eux-mêmes des réseaux de revendeurs à des prix plus élevés. Amenant les citoyens à leur rappeler qu’ils pouvaient mettre en place un système de vente en ligne plus transparent et moins contraignant pour l’acheteur. Ce sont autant de dysfonctionnements constatés qui doivent être corrigés avant l’arrivée de nos hôtes.

Cissé Sindou

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